Yvan COLONNA

La défense de Colonna estime marquer des points dans un procès très tendu

La défense d'Yvan Colonna, jugé en appel pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac, estime après trois semaines avoir "marqué des points", avec l'hypothèse de deux nouveaux suspects et des témoins du crime ne reconnaissant pas l'accusé, mais l'audience d'une tension extrême s'annonce longue. Lire la suite l'article

Démarré le 9 février, le procès du berger corse de 48 ans, condamné en 2007 à la perpétuité, a été ébranlé dès le vendredi 13 par le témoignage choc de Didier Vinolas.

Cet ancien collaborateur du préfet Erignac a provoqué un supplément d'information et une brève suspension de l'audience en évoquant ce jour-là deux possibles nouveaux suspects.

Erick A. et Michel A. sont en fait déjà apparus dans la procédure et n'apportent "rien de nouveau" , ont estimé les juges après un supplément d'information.

La cour a donc refermé la parenthèse Vinolas mais peut-être pas définitivement.

Certes, la défense n'a pas obtenu de nouvelles investigations sur les contradictions apparues entre les déclarations de Didier Vinolas, de l'ex-procureur Yves Bot et d'un ancien policier des Renseignements généraux, Michel Poirson, qui a contesté à la fois être l'informateur de M. Vinolas et avoir rencontré M. Bot en 2002.

Mais l'un des avocats d'Yvan Colonna, Patrick Maisonneuve, a fait état d'une "accumulation d'éléments qui pose un véritable problème". La défense pourrait revenir à la charge au moment des auditions la semaine prochaine des policiers antiterroristes, qui ont enquêté sur l'assassinat du préfet Erignac de trois balles dans la nuque, le 6 février 1998 près du théâtre Kallisté à Ajaccio.

Le crime a été commis en présence de plusieurs personnes qui se trouvaient pour la plupart devant la salle de concert. Or la défense a eu la satisfaction de n'entendre aucun de ces témoins oculaires reconnaître l'accusé comme l'un des deux agresseurs repérés près de la victime.

Certains témoins, déjà entendus en 2007, ont même été catégoriques, comme lors du premier procès.

"Je suis sûre et certaine: ce n'est pas M. Colonna que j'ai vu ce soir-là", a affirmé jeudi Marie-Ange Contart, qui passait en voiture et a croisé le regard du tueur.

"Lorsque j'ai vu Yvan Colonna, je n'ai pas vu l'homme dont j'ai gardé le souvenir en train d'assassiner le préfet Erignac", avait déclaré la veille Joseph Colombani, qui a dit être "marqué au fer rouge" par ce qu'il a vu.

"La défense marque des points. A la cour d'en tirer les conclusions", a souligné Me Maisonneuve.

Son confrère Antoine Sollacaro est allé vendredi jusqu'à qualifier cette cour composée de magistrats professionnels de "junte birmane", dans une mise en cause très virulente du président Didier Wacogne soupçonné d'être "en mission" et "pas impartial", selon les propres mots d'Yvan Colonna

Il reste que la pierre angulaire de l'accusation demeure la mise en cause de Colonna par quatre membres du commando devant les enquêteurs en 1999. Tous s'étaient rétractés dix-sept mois plus tard.

Lors du procès de 2007, Yvan Colonna n'avait pas été mis en cause par les témoins de l'assassinat. Le problème pour lui est que les membres du commando, cités pourtant pour sa défense, avaient montré peu d'empressement à le disculper clairement.

Le témoignage capital de ces hommes, qui purgent de longues peines de prison, est prévu à partir de jeudi et la défense doit miser sur davantage de conviction de leur part pour emporter celle de la cour.

La peine maximale a été requise contre le berger corse au terme de sept semaines de procès. C'est donc une condamnation à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans, qui risque Yvan Colonna... à moins d'un nouveau rebondissement.

27 mars: verdict...

La salle du procès en appel d'Yvan Colonna pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac a été rouverte vendredi à 18h50 pour que la cour d'assises spéciale de Paris rende son verdict.
Yvan Colonna a été condamné ce vendredi en appel à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans, la peine maximale, pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998...

Yvan Colonna s'est officiellement pourvu en cassation

Yvan Colonna s'est officiellement pourvu en cassation contre sa condamnation en appel à la perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans pour l'assassinat du préfet Erignac. Les avocats dénoncent "le manque de loyauté" et "le manque d'impartialité" de la cour ainsi que "l'absence d'avocat" de la défense durant les deux dernières semaines du procès, à la suite de la décision d'Yvan Colonna et de ses défenseurs de quitter l'audience, le 11 mars.

La Cour de cassation ne devrait pas examiner le pourvoi avant plusieurs mois. En cas de rejet du pourvoi, la défense d'Yvan Colonna a déjà prévu de saisir la Cour européenne des droits de l'Homme pour "procès inéquitable".

merci pour toutes ses informations sur le proces d'yvan colona

Affaire à suivre ninette...