En Corse, les indépendantistes se réinvitent chez Clavier

En Corse, les indépendantistes se réinvitent chez Clavier

Neuf mois après avoir occupé symboliquement le jardin de la villa de Christian Clavier à Porto-Vecchio, des militants indépendantistes ont organisé hier un pique-nique sur la plage qui borde la propriété de l'acteur. "Nous avons voulu symboliquement revenir sur ce morceau de terre qui ne doit pas être une enclave des nantis, des riches, des puissants et des amis du Président", a déclaré Paul-Félix Benedetti, un responsable du parti indépendantiste Corsica Libera.

"Nous sommes venus dire ensemble que les Corses sont partout chez eux et y compris sur cette plage privatisée de fait depuis des années", a indiqué Jean-Guy Talamoni, membre de l'exécutif de Corsica Libera et conseiller territorial. Même si le temps pluvieux a contrarié ce rendez-vous qui se voulait avant tout "symbolique et familial", près de 200 sympathisants et militants indépendantistes selon les organisateurs, 70 selon les forces de l'ordre, se sont rassemblés sur la petite crique au pied de la propriété de l'acteur.

Ils manifestaient leur opposition au Plan d'aménagement et de développement durable de la Corse (Padduc) qui doit être débattu à l'Assemblée territoriale de Corse les 15 et 16 juin prochains. Ils estiment que ce document "va à l'encontre de l'intérêt des Corses" et favorise "la spéculation foncière" et "la colonisation de peuplement". Au cours de cette "promenade champêtre", deux marcassins ont été relâchés à la limite de la propriété de l'acteur.

"Je crois que M. Clavier, qui aime bien remonter dans le temps, pourra se rappeler qu'il fut un temps où ici ne vivaient que des Corses et des sangliers comme le nom du lieu l'indique", a commenté M. Talamoni. Le lieu-dit portait initialement le nom de Cala Purcili (Baie des cochons) et a été rebaptisé Punta d'Ora à la construction du lotissement qui accueille aujourd'hui de luxueuses villas.

Le 30 août 2008, une poignée de militants indépendantistes avait symboliquement occupé le jardin de la villa de l'acteur français. Dix d'entre eux avaient été condamnés en novembre 2008 à une amende de 500 euros. Ils seront rejugés demain par la cour d'appel de Bastia.

Par ailleurs, le même jour à Paris, aura lieu le procès intenté par Yvan Colonna à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, pour atteinte à la présomption d'innocence dans l'affaire de l'assassinat du préfet Érignac.