Le Var, un jardin d'Eden pour abeilles butineuses !

Le Var, un jardin d'Eden pour abeilles butineuses !

Gilbert Coulon, président des apiculteurs varois, assure que le département du Var est leader pour la production et la qualité de son miel.

La région Provence-Alpes-Côte d'Azur est une des toutes premières régions apicoles de l'Hexagone. Elle est riche de 165 000 ruches exploitées par environ 4 500 apiculteurs (professionnels et amateurs). La production de miel avoisine les 2 000 tonnes par an, soit 8 % de la production nationale.

Le seul département du Var compte dans ses rangs près de 800 apiculteurs, dont 80 professionnels. Sur la base de 25 000 ruches recensées, la production varoise tourne autour de 1 000 tonnes de miel par an, selon le président des apiculteurs varois, Gilbert Coulon. Il confie : « À tous les niveaux, le Var demeure le premier département de France, car il bénéficie d'une météo adaptée pour la production. Par ailleurs, le Var est leader en France de la production de miel de lavande. »

Les pesticides plus dangereux que le frelon d'Asie !

Seule ombre au tableau : depuis une quinzaine d'années les apiculteurs varois subissent de nombreuses pertes d'abeilles. Non pas en raison du fameux frelon d'Asie, « car les ravageurs de tous bords ont toujours existé », mais, d'après M. Coulon, à cause des pesticides. « Chaque année, 80 000 tonnes de ces produits sont déversées dans la nature, rappelle Gilbert Coulon. Inévitablement, tous ces produits affaiblissent les ruches et provoquent des maladies virales chez les abeilles. Depuis toujours, nous constations une mortalité inexpliquée, mais qui ne dépassait pas les 10%. Depuis environ deux décennies, la mortalité atteint 30, 40 voire 50% chez certains. Ce n'est pas un problème typiquement varois, ni même français mais mondial. »

À ce titre, le syndicat des apiculteurs n'a pas manqué d'éditer une plaquette, « Partageons nos jardins avec les abeilles », afin de sensibiliser les esprits. De parole d'apiculteurs, « il n'y a ni mauvaises herbes, ni vilaines abeilles, ni espèces nuisibles. Tout est utile à la nature ».

Qu'à cela ne tienne, cette année les apiculteurs du Var ont le sourire. Les pluies de l'hiver et du printemps laissent augurer une année faste : « Effectivement, tant au niveau quantitatif que qualitatif, nous pouvons retrouver les mêmes bases qu'il y a dix ans, confirme le président varois. Mais au fil des années, les apiculteurs ont dû approfondir leur savoir pour résister. Si bien qu'aujourd'hui dans le Var, nous avons des apiculteurs de très haut niveau. Ils travaillent tous avec des jeunes reines. »

Histoire de former dans les meilleures conditions la relève des jeunes apiculteurs, un centre de formation est d'ailleurs ouvert au lycée agricole d'Hyères. « Être apiculteur aujourd'hui demande beaucoup de connaissances. », conclut Gilbert Coulon.

Visiblement le miel varois est aujourd'hui une affaire de professionnels. Après que le syndicat a mis en place le fameux Label rouge, désormais c'est l'IGP (Indication géographique protégée) qui assure la traçabilité du produit. Acheter un miel de Provence, c'est donc être sûr de son origine, car sur chaque pot de miel figure obligatoirement le logo IGP.

Philippe MICHON
Var-Matin